Est-ce que le Honbu Dojo offre une matière d’entraînement intéressante pour toi ?

Série III

Olivier Gaurin
Olivier Gaurin

- Où t’entraînes-tu au Japon ?
- Et est-ce que le Honbu Dojo offre une matière d’entraînement intéressante pour toi ?


Olivier : “Au Japon je m’entraîne en aïkido au Honbu Dojo à Tokyo, et en aïki-jujutsu dans le Dojo de Onni Sensei à Wakimachi (Shikoku, l’île centrale du Japon). Le Honbu Dojo est ma source principale d’inspiration sur l’évolution de l’aïkido en général, mais également: mon « Tatami », ma « Maison » en quelque sorte.  Le Dojo de Wakimachi est, lui, ma source de vie sur l’aïki ancestral. Il m’est difficile aujourd’hui de parler de l’un sans parler de l’autre. Les interactions entre « ancestralité » et « modernité » sont... immenses, en effet, y compris pour tous les pratiquants du monde entier (souvent inconsciemment pour ces derniers). Car ce nœud interactif signe des termes d’élévation/progression/création, ou à l’inverse  des termes d’ignorance/régression/révision, ou même souvent des termes de… délires personnels à caractères psychotiques.

Mais si je devais ne parler que du Honbu dojo… je dirais que oui, c’est bien là un « phare de l’Aïkido », et même un phare très particulier : un grand « phare-laboratoire » plutôt. C’est un phare parce que beaucoup de pratiquants du monde entier viennent ou veulent se réclamer de lui, de leur passage en lui, convergent de leurs désirs vers lui. Et c’est un laboratoire parce qu’il s’y passe… les questionnements essentiels au Budô ! Curieusement, pourtant, l’entraînement journalier y est régulier, neutre même s’il peut être passionnel, monotone pour le néophyte qui n’en connaît pas les « subtilités de couloirs » ou… les « codes d’efforts ». C’est alors soit un entraînement de courte vue, soit un entraînement de longue haleine. Dans les deux cas, c’est très japonais : on s’y sent libre, techniquement à l’aise car non contraint, et en même temps encadré par la rigueur d’un « DÔ » pourtant très… impersonnel. Cette quadruple caractéristique donne à l’Aïkikaï sa « froideur » un peu sévère, un peu insupportable aux simples visiteurs, mais si agréable à l’assidu.

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