Suga Toshiro, Paris octobre 2008

…élève de Me Tamura, 7e dan de l’Aïkikaï, BE 2e degré – on est obligé d’apprendre à tenir le sabre correctement,…


Entretien à Paris 2008.

Toshiro Suga, élève de Me Tamura, 7e dan de l’Aïkikaï, BE 2e degré et un des Chargés d‘Enseignement National de la FFAB, nous a déclaré qu’il aimait beaucoup pratiquer les armes parce que, d’après lui, les techniques trouvaient leur origine dans les armes. L’aïkido du Daïto Ryu remonterait au 9e siècle, sous l’empereur Seiwa (né en 850) dont le sixième fils, qui s’appelait Sadasumi, aurait créé l’aïkido.
Toshiro Suga a enchaîné en disant qu’il allait sans dire qu’au 9e siècle, la technique la plus importante était le sabre, la deuxième étant la naginata et ensuite la main nue. Voilà, pour lui, l’origine technique de l’aïkido. Il a ajouté que Me Ueshiba démontrait toujours avec le sabre et qu’il était un redoutable maître de lance.
Il considère que les techniques à mains nues peuvent dériver des techniques d’armes. Et que quand on maîtrise les techniques à mains nues, on peut aussi couper avec le sabre.
C’est pourquoi pour lui le travail aux armes est une nécessité absolue, une obligation. Sans cela l’aïkido n’est pas complet.

Pour Toshiro Suga : ”On commence par suwari waza. On demande toujours pourquoi. C’est parce que les samouraïs devaient faire face à une attaque au sabre, et quand on est assis, c’est très difficile à éviter. Donc la première chose à étudier, c’était comment on pouvait éviter cette attaque. Donc, quand on fait suwari waza shomen ikkyo, on évite d’abord l’attaque de shomen uchi. Mais on ne peut pas se contenter d’éviter, parce que si on ne fait que cela, il y aura une deuxième et une troisième attaque qui suivront.
Donc ils se sont demandés si, en évitant, on pouvait éventuellement changer la situation. C’est pour cela que l’on va un peu sur le côté et on retourne la situation quand il attaque. C’était la question que tous les samouraïs se posaient : quand on est attaqué en shomen uchi, qui est une attaque très rapide, comment retourner cette situation.
Cette technique est la première en aïkido, parce que c’est très difficile de bouger assis. Si on peut bouger à partir de cette position, le reste devient facile.
La deuxième technique est yokomen uchi, là encore, cela vient du sabre. (…) On n’était pas souvent attaqué à genoux, mais en faisant cet exercice-là, cela assouplissait les hanches.”

Parlant de sa pratique personnelle, Toshiro Suga explique qu’il effectue 2000 coupes au suburito [bokken lourd pour le suburi] par jour: ”Quand on travaille au suburito, on est obligé d’apprendre à tenir le sabre correctement, sinon on va s’abîmer soit le poignet, soit le coude, soit les épaules. Cette saisie, c’est exactement la même saisie que pour ikkyo, nikyo, sankyo, shiho nage, kote gaeshi…”
Il précise : ”Je coupe généralement pendant 1 heure et 40 minutes. Mille suburi c’est 45-50 minutes. Mais après mille fois, je dois faire des exercices d’assouplissement pendant 2-3 minutes, sinon le dos ne pourra pas supporter. Et chaque 25 suburi, je change de main : c’est-à-dire que normalement c’est la main droite qui travaille, mais avec le suburito je mets exprès la main gauche devant. Sinon il y un déséquilibre. (…) Il ne faut pas commencer tout de suite avec 500-1000 suburi, sinon on risque de s’abîmer le poignet ou le coude. Les six premiers mois il faut augmenter le nombre de répétitions progressivement.”

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